Étape 16 : Certascan - Lac inférieur Gallina

"Entre rencontres et solitude"

Au réveil, les françaises de ma tablée du soir me signalent que dans mon sommeil, j'ai rigolé. Effectivement, ça m'arrive... Mais contrairement aux ronflements, ça fait sourire ! Nous partons à peu près en même temps du refuge mais je dépasse le trio parisien assez rapidement. Je suis de nouveau seule, direction le col de Certascan. Quelques vaches paissent. La montée au col se fait ensuite dans la pierraille très raide, mais sur un bon sentier pas difficile techniquement. Arrivée au col, je rencontre un HRP'iste qui fait la traversée dans l'autre sens en totale autonomie (sac très lourd). Il me demande les prévisions météo du jour. J'en ai une idée précise puisque j'ai eu accès à internet hier soir. Nous discutons de notre itinéraire, et il me confirme (par rapport au livre) que l'orientation est compliquée à Airoto, étape d'après-demain.

La vue depuis le refuge, direction l'est : estany de Llavera

N'ayant pas de GPS, cela ne me rassure pas trop mais on verra... Nous nous disons au revoir et je redescends vers le hameau de Noarre. En chemin je rencontre encore un groupe d'une vingtaine de jeunes catalans (encore !) que je laisse passer un par un dans un passage un peu délicat. Ce sont ensuite quelques français que je croise au col suivant. Une jolie cascade se cache en contre-bas, puis c'est un joli bois que l'on traverse avant le hameau de Noarre. La suite de l'étape est un peu plus solitaire, jusqu'à ce que j'arrive en bas de la barre rocheuse qui me sépare du refuge. Je rencontre alors trois anglais qui en descendent et qui sont fort sympathiques. Ils me disent qu'ils viennent du refuge non gardé, et qu'ils ont laissé de la nourriture lyophilisée, des sachets orange, et qu'il ne faut pas hésiter à se servir. Je les remercie et nous continuons chacun dans notre direction. La barre rocheuse, que j'avais repérée sur Google earth et qui paraissait assez infranchissable, est parcourue par un sentier très praticable, où il faut à peine mettre les mains.

Le refuge non gardé Mont Roig, ou Enric Pujol

J'arrive alors à un premier étang : l'estany de Llavera, et j'aperçois le refuge juste au-dessus. Il est à peine 14h40 lorsque je l'atteins, mais avec les risque d'orage, mieux valait partir tôt ce matin. Mais le résultat est que j'ai beaucoup de temps à tuer toute seule... Je descends alors au déversoir de l'étang inférieur de Gallina pour y faire ma lessive, sans me presser... Dans ma descente, je surprends une espèce de gros campagnol qui fait un grand saut vers le bas de la pente pour s'enfuir. Puis 5 grenouilles me tiennent compagnie pendant ma lessive. Encore une fois, il fait trop frais avec le vent pour aller faire trempette. Je me contente donc de laver les affaires et de remplir mes réserves d'eau. Les 3 françaises finissent par arriver, mais vont plus loin pour établir leur campement. Je suis à nouveau seule et m'ennuie un peu, jusqu'à ce qu'un anglais arrive à 21h, juste au moment où je m'endormais. Je discute alors un peu avec lui pendant son dîner. Il fait aussi la HRP et me montre sa version anglaise de son topo-guide.