Étape 15 : Baborte - Certascan

"Hi Han !"

Je pars peu après la petite famille catalane, qui prend le même chemin que moi jusqu'au Pla de Boavi. J'ai moins d'entrain ce matin... Il faut dire qu'il fait mauvais, et mon sacrum est de nouveau douloureux (quelques problèmes récurrents cette année). Le premier col franchi, j'aperçois la famille un à peine plus loin. La descente commence sous une pluie fine, mais je garde un bon rythme. Je dépasse finalement les catalans en leur souhaitant bonne route, puis un autre randonneur. Seuls les passages à gué, très techniques aujourd'hui, me ralentissent. Heureusement que j'ai mes bâtons pour m'aider à les franchir. Certains se composent uniquement de frêles troncs tortueux, en hauteur par rapport au ruisseau. Vers 11h, le ciel se dégage, et je retrouve mon énergie avant d'aborder la montée. Le Pla de Boavi permet un joli moment de répit. Le paysage contraste énormément avec la journée d'hier dans le massif du Montcalm, exclusivement minéral.
 

A la cabane du Lluri

Il est verdoyant et les clapotis du ruisseau ramènent un peu de vie. C'est le moment de faire le point : je suis sur le point d'achever le premier tiers de ma traversée, en nombre d'étapes. Je me régale en pleine nature, mon corps arrive à tenir le rythme sans problème. Même s'il m'arrive de la ressentir quand je ne croise personne sur les sentiers, la solitude n'est pas pesante : je retrouve toujours du monde le soir, et fais de belles rencontres. La montée reprend, et mon sacrum semble se remettre en place. L'étape d'aujourd'hui est assez courte, je préfère donc la faire "d'une traite" et ne manger mon repas de midi qu'une fois arrivée. Je grignote donc au niveau de la cabane de Lluri pour patienter. L'ambiance est plus champêtre ici. En abordant la cascade de Certascan, j'entends des cris d'enfants, et me rends compte que de nombreux groupes randonnent ici. Je profite de la vue sur cette belle cascade, puis arrive à un premier petit étang, entouré de roches. On aperçois déjà le refuge de Certascan, tout au bout.

Le refuge de Certascan

Je contourne l'étang et arrive au refuge. Il est relativement tôt. Comme on me l'avait annoncé, il y a un âne ici qui tient compagnie aux randonneurs. Je prends mon déjeuner dehors et rencontre au fur et à mesure tous les randonneurs de passage, ou qui dorment aussi sur place. Ainsi, je vois à nouveau un grand groupe de jeunes (lycéens ? ) espagnols, tous équipés de tentes. C'est fou à quel point les loisirs entre copains sont différents entre la France et l'Espagne ! Je me désaltère avec une petite bière, et profite d'un équipement de luxe pour un refuge : le wifi ! L'occasion de partager mon avancée sur les réseaux sociaux. A l'heure du dîner, je rencontre 3 françaises d'une cinquantaine d'années, qui entreprennent le deuxième tiers de leur HRP cette année. Elles iront jusqu'à Luchon. Nous sympathisons et je vois qu'elles sont épuisées par leur étape du jour. Elles sont très chargées, puisqu'elles dorment en tente. Malgré tout c'est moi qui mange le plus : comme d'habitude, le repas est délicieux et j'évite de trop m'amaigrir !