Étape 33 : Bachimaña - Respomuso

"Les balises,pas les cairns !"

Cascade des ibones azules

L'orage de la veille ayant laissé derrière lui un épais brouillard matinal, je retarde mon départ à 10h30. Cela n'est pas bien grave puisque cette étape doit durer 5h30 seulement (timing depuis l'ancien refuge, il faut donc y ajouter le contournement du lac). Je constate en récupérant mes affaires dans le coin cuisine qu'on a profité de ma poubelle... Super, bel esprit ! 
Puis je pars tête baissée, ce qui me permets de voir les grêlons de la veille, ils jonchent encore le sol par petits paquets. Mais foncer tête baissée n'est pas pour autant une bonne idée : je finis par suivre un sentier parallèle bordé de cairns, en contrebas du GR11 sans m'en rendre compte ! Je me reprends et entame la montée, après être revenue au nord du Lac. Une belle cascade m'indique la direction des ibones azules. Le sentier est assez emprunté, puisqu'il s'agit du GR11 : je croise plusieurs randonneurs qui ont également passé la nuit au refuge. 

 

Le collado del Infierno vu depuis l'Ibon azul superior

La perturbation de la veille laisse encore des nuages qui s'accrochent légèrement, mais je profite quand même un peu du paysage. Le sentier exige quelques passages à gué aujourd'hui, il faut bien placer ses pieds sur les rochers. Concentrée sur mes pieds, je pars à nouveau sur un sentier cairné parallèle... Décidément !
Je retrouve rapidement le GR, et approche du col de l'Infierno après avoir passé les deux ibones azules. Une belle vallée s'étend entre le col et moi et des glaciers sont visibles au sud. Les températures sont fraiches aujourd'hui, mais je décide quand même de pique-niquer en plein col, réchauffée par la montée. J'ai alors une belle vue sur le très calme Ibon de Tebarray. Les pics de l'Infierno qui entourent le col sont cachés par les nuages, mais malgré tout, des randonneurs français sont partis les gravir ! Je trouve l'entreprise assez risquée, le chemin ayant l'air très escarpé.

L'Ibon de Tebarray depuis le col de l'enfer

 Le temps d'engloutir tout mon panier pique-nique, je me suis considérablement refroidie, surtout au contact de la roche sur laquelle je me suis assise. Pour la première fois, j'enfile mes gants pour me réchauffer plus vite. Je me dirige alors vers le col de Tebarray, dont l'approche est impressionnante (sentier étroit à flanc au-dessus du lac sur la photo). Le passage du col en lui-même est un peu délicat car très raide dans de la caillasse. Il y a d'ailleurs un "bouchon" de randonneurs à cet endroit. Ayant vécu le Letrero la veille, j'y vais d'un pas serein et décidé et passe devant des randonneurs plus chargés. La descente est ensuite très agréable, le paysage redevenant verdoyant au fur et à mesure de la descente vers la vallée. J'approche tranquillement du refuge espagnol de Respomuso, et, comme "jamais deux sans trois", j'emprunte à nouveau un autre sentier que le GR11 peu avant l'arrivée ! 

Le Balaïtous, 3144 m