Traduction

Étape 6 : Mariailles - Ull de Ter

"En compagnie des traquets"



Tour Canigou étape HRP
En arrivant au Pla Guillem
Hier, j'ai fait la connaissance de plusieurs personnes très sympa au refuge de Mariailles. J'ai tout d'abord rencontré deux amies catalanes avec qui j'ai papoté. Mon espagnol finirait presque par se rouiller, sans ces rencontres pyrénéennes ! Ces dames font le tour du Canigou en 5 jours. Puis j'ai parlé avec une famille Romeu-fontaine, et enfin j'ai trouvé deux (très) semblables : ils sont aussi toulousains et réalisent aussi la HRP dans le même sens que moi ! Ils ont chacun leur tente, mais l'un d'eux est bien mieux équipé, il fait presque de la MUL, avec son super matos lui permettant une autonomie complète ! Ce matin, c'est en compagnie du deuxième que je démarre. J'avance légèrement plus vite que lui, il n'est pas en forme aujourd'hui. En ce qui me concerne, je me sens au contraire pleine d'énergie ce matin. Est-ce l'effet de l'isostar ? Mystère... Toujours est-il que je finis par le devancer, montant comme une flèche jusqu'au Pla Guillem, jusqu'à retrouver les deux catalanes que je dépasse aussi après un chaleureux au revoir. Le nouveau paysage me fait penser aux steppes d'une contrée lointaine...


Affleurements calcaires Pyrénées catalanes
 Affleurements calcaires sur la crête
Me voilà à nouveau au plus haut, sur la crête frontière. Rapidement, ce paysage original devient très calcaire, et prouve bien qu'une seule étape de HRP est suffisante pour être dépaysé. Après avoir observé un accenteur mouchet, et mes premiers bec-croisés de mon voyage, je me retrouve quasi-continuellement en compagnie des traquets motteux. Ils guettent les intrus, inquiets pour leurs nids, et font résonner inlassablement leur "tchak" caractéristique. La marche se fait maintenant sur une piste agréable et plutôt plate. Comme depuis le début de l'aventure, la dimension "performance" est très présente en moi et je jette régulièrement des coups d'oeil à mon avancée, espérant être plus rapide que ne le prévoit mon guide. Cela ne m'empêche pas de profiter de mes randos journalières, c'est même stimulant. Résultat : je marche à un rythme assez rapide, mais j'ai plus de temps pour récupérer dans chaque refuge. Au bout de 6 jours, je me sens bien ainsi.


Le prince des pierriers
J'étais pour l'instant seule sur la crête, mais un bel isard surgit de derrière les blocs calcaires. Le beau caprin des montagnes me toise depuis son refuge en hauteur, où il sent bien qu'il est en sécurité. Il reste donc à très bonne distance pour faire une belle photo ! J'informe de sa présence un randonneur que je croise juste après, espérant qu'il fera lui aussi une belle observation. Je continue ma route, seule avec la nature, en parfaite harmonie. J'approche alors de lieux plus familiers : le Roc Colom est juste devant moi. Après après avoir contourné ce sommet où je vins un jour traquer (avec succès) le Gypaète, j'arrive sur le Pla de la Coma Armada, où je vois un groupe de randonneurs en pleine pause. Je suis toujours assez rassurée de voir un minimum de monde sur mes itinéraires. Juste après les avoir dépassés, mon regard se tourne vers le ciel. Il est 13h30, et en regardant en direction de la Carança, je me m'inquiète : "Tiens, on dirait de la pluie là-bas."


Pluie pyrénées catalanes
Pla de la Coma Armada et pluie sur Mantet
A la seconde qui suit, j'entends gronder au-dessus de moi. Je frissonne. Se trouver sur les crêtes par temps orageux, une bien mauvaise idée... Je me presse mais constate alors rapidement que le front arrivant du Sud m'a déjà dépassée (je suis en plein soleil) et se dirige vers les vallées de Py et Mantet, où il risque plus de sévir. L'arrivée à Ull de Ter se fait donc sans encombre. Pas de difficultés techniques, pas d'orientation, une journée tranquille en somme. Au refuge, il y a du monde, mais quasiment que des catalans. Je comprends globalement cette langue et parle espagnol, mais ils sont déjà tous en groupe, chacun à des tables différentes, ce qui n'encourage pas à lancer des discussions. Certains jouent aux dés, aux dominos. Je pars manger dans mon coin en me disant que je vais passer la soirée sans me sociabiliser, mais alors que je tente de me servir (un peu laborieusement) de mon réchaud pour la première fois, un espagnol vient à mon secours et nous discutons. Espagnol... Mais non, il est allemand ! Il a en fait grandi à Porto Rico, d'où sa maîtrise de la langue. Puis je motive un espagnol qui mangeait également en autonomie pour faire un jeu. Déception : il n'y a pas grand chose d'autre que les dominos et les petits chevaux. Je gagne donc les 3 parties à coups de bêtes jets de dés. Et bien, je suis contente qu'il y ait des jeux, mais je préfère nos références françaises !
Je n'ai pas revu mon compère toulousain depuis ce matin, il voulait pourtant camper près du refuge... Je suis un peu inquiète après l'épisode d'orage, même s'il ne s'est pas abattu sur les crêtes visiblement.



1 commentaire:

  1. Quelle connaissance des oiseaux ! Il faudrait mettre une rubrique spéciale sur le blog pour ceux comme moi qui ne les connait pas.

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