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Étape 2 : Col de l'Ouillat - Las Illas

"Détour imprévu"



Patrimoine catalan avant le Perthus
Au col de la Comtessa
Après ma première nuit en refuge, très confortable, je réalise avec soulagement que j'ai déjà récupéré de la veille, mes membres ne sont pas endoloris. 
Simplement des zones d'appui du sac à dos un peu douloureuses. 
Me voilà donc motivée et optimiste au possible !
Je reprends donc ma route en commençant par une descente par un joli sentier dans la forêt de châtaigniers. 


Canigou
Le massif du Canigou apparaît !
Je croise un randonneur en arrivant en bas, ce sera le seul de la journée, en dehors du passage au Perthus. Je suis pourtant sur le GR10 pour le moment, puisque la HRP y passe au début de la chaîne...

Au Perthus donc, un bref retour à la civilisation, j'en profite pour acheter un sandwich et repars dans la chaleur. Les températures ne sont ni caniculaires ni exceptionnelles mais je me trouve à basse altitude (280m) et nous sommes le 3 juillet...




Ruines de panissars au-dessus du Perthus
Redoute de Panissars
Je constate avec amertume qu'aujourd'hui, c'est après 2h de marche seulement que mes pieds deviennent douloureux... Pas d'ampoules mais une sensation d'écrasement de la plante très pénible. Le sentier laisse place à une piste qui monte doucement. J'ai chaud et constamment soif, et il n'y a aucun point de vue ici pour me motiver.
Un pick-up arrive à ma hauteur et deux hommes qui semblent être des employés de la commune, ou quelque chose du genre, me demandent si je vais bien et si je veux qu'ils m'avancent. Je vais quand même relativement bien et ne veux surtout pas "tricher", qui plus est durant une étape si facile ! Je les remercie donc et repars en serrant les dents.






Aux alentours du Perthus
Ruines de Panissars et Fort de Bellegarde
Le temps passe et je ne comprends pas pourquoi je ne suis toujours pas arrivée à Las Illas. Le livre mentionne un raccourci que j'ai dû rater, puisque je suis restée sur le GR. Me voilà donc sur le bitume, assoiffée (mes réserves s'étant épuisées) épuisée et souffrant des pieds. Mais la carte indique que je devrais être plus proche, même en étant restée sur le GR10. En fait, j'apprendrai plus tard que 2 km se sont ajoutés au tracé initial du GR, car une propriétaire l'a fait détourner. "Merci", sorcière va... Je me résous à faire du stop et ne trouve un chauffeur qu'à 300m de mon arrivée. Dure journée ! Je rencontre alors une traileuse de mon âge qui fait la traversée en faisant 2 étapes d'un coup. Et son sac n'est pas si léger (9-10 kg selon elle). Je suis impressionnée.

Étape 3 : Las Illas - Amélie-les-Bains

"Parcours ombragé"



HRP salinas
En marchant côté espagnol
Je repars du gîte de l'hôtel des Trabucayres, où j'ai cuisiné et dormi seule. Le sentier monte en forêt plein sud, et va me mener pendant un moment versant nord, en Espagne. J'ai donc quitté brièvement le GR10 pour suivre la HRP seule. Je trouve avec étonnement une piste bétonnée, qui monte doucement pour arriver dans une pineraie sylvestre, qui ressemble plus aux lieux où j'ai l'habitude de randonner. Cela fait déjà plus "montagnard". J'arrive ensuite à l'ermitage des Salinas, où une jolie fontaine me permet de me ravitailler en eau. J'aperçois un maçon qui s'affaire autour de l'ermitage, c'est la première personne que je croise aujourd'hui ! Le début de l'itinéraire est très peu fréquenté.


Fontaine HRP Salinas
La fontaine de l'ermitage
La forêt continue et j'avale assez rapidement tout le dénivelé. Je recroise le GR10 au col du puits de la neige (de nombreux puits à neige étaient autrefois utilisés dans la région, pour la fabrication de pains de glace à redescendre en plaine). C'est une grande intersection entre un PR, le GR10 et la HRP qui restent séparés. Je dois suivre de près la crête frontière et le balisage jaune. Au début, il est doublé du balisage rouge et blanc du GR, mais je ne vois bientôt plus que celui du GR. Dans les arbres, j'ai manqué la séparation des deux sentiers et laissé la HRP partir quelque part au-dessus de moi.

GR10 Roc Frausa
Hêtre fendu sur le GR10
Je continue donc dans la hêtraie, en espérant pouvoir quand même accéder au Roc Frausa (ou Roc de France). J'y trouve un hêtre complètement fendu à sa base, juste au bord du chemin. Je finis par retrouver la deuxième intersection GR10/HRP, que j'aurais dû rejoindre depuis la HRP, après le Roc Frausa. Je décide de repartir en arrière sur la HRP cette fois-ci, pour atteindre ce pic. Je manque à nouveau l'intersection et vais trop loin sur le GR10. Décidément... J'ai au moins pu prendre de la hauteur et admirer la vue sur l'Espagne. Vu l'heure, je décide donc de revenir à la dernière intersection pour prendre la HRP, dans le bon sens cette fois, pour aller à Amélie-les-bains. La descente commence dans des débris végétaux, il semble que les fougères aient été débroussaillées. Ce n'est pas très agréable car même si cela a rendu le sol souple, de nombreux petits débris s'invitent dans les chaussures... Puis l'étape, bien que "facile", commence à être un peu longue à mon goût : j'ai de plus en plus chaud, mal aux pieds et aux points d'appui du sac à dos. La végétation méditerranéenne vaut quand même la balade, et contraste avec la pineraie de ce matin. C'est donc encore une fois épuisée que j'arrive à Amélie-les-Bains à 16h. Je m'accorde donc un petit plaisir : un bon sirop et une bonne glace en terrasse ! Il fait une trentaine de degrés ici. Vivement la reprise d'altitude ! Je vais ensuite me rafraîchir et détendre mes jambes dans le Tech.

HRP Amélie-les-Bains
Amélie-les-Bains

Étape 4 : Amélie-les-Bains - Batère

"Des chiens, un bon bain"



Etape 4 Trans'pyr Amélie-les-Bains - Batère
Canigou et tour de Batère
Aujourd'hui, une courte étape qui me permettra de récupérer (et de me préparer pour celle de demain). Par courte, le livre entend 5h10 de temps effectif de marche. Le dénivelé n'est quand à lui pas négligeable (1280m D+) mais il ne me pose pas vraiment de difficulté. En revanche, la chaleur en partant d'Amélie est assez pénible. J'ai heureusement pris suffisamment d'eau et en reprends à Montbolo, où j'arrive au bout d'une heure à couper les lacets de la route qui surplombe Amélie-les-Bains. Il y a beaucoup de piste par la suite, ce que je n'apprécie pas trop, mais l'idée de la courte journée compense ce point négatif. La marche sur sentier reprend ensuite peu après le col de la Redoute pour monter raide jusqu'à la crête, et rejoindre les ruines de Formantère. A cet endroit je peux me retourner et profiter de la vue sur le chemin parcouru jusqu'à présent. Une piste me conduit enfin à la tour de Batère, signe de mon arrivée imminente.


Tour Canigou
La tour de Batère
 A 2 km de l'arrivée, des petits cris attirent mon attention : c'était bien une mésange huppée, cette espèce si jolie que je ne croise qu'en montagne. J'adore observer les oiseaux, ce qui peut me faire perdre pas mal de temps en randonnée. Pour cette traversée, j'ai décidé de ne pas m'y attarder. Cette petite mésange est une exception, en somme. Juste avant d'arriver, j'entends des cailles des blés cachées dans les pâtures, grâce à leur cri très typique. 
J'arrive donc au refuge de bonne heure, et y rencontre  plein de personnes sympa et une adorable portée de border collies !
Je les trouve étonnamment calmes pour de jeunes toutous, puis les vois finalement faire les fous une fois l'heure de la sieste terminée (ben oui, je suis arrivée vers 14h !).
Je discute avec mes compagnons de refuge sur la terrasse. Il est très facile d'établir la conversation, on sort ses cartes, on demande qui fait quoi (ou plutôt qui va où et d'où viennent-ils)... Je rencontre ainsi un jeune couple qui termine sa traversée par le GR10 en autonomie. Ils ont leur tente et j'admire les gens qui avancent aussi chargés.La fille a les même chaussures que moi, ce qui est plutôt rassurant, je dois donc être bien équipée... sauf que GR10 et HRP, c'est un peu différent. Mes chaussures sont peut-être un peu trop souples pour la caillasse qui m'attend.


Jeu jeunes border collies
L'adorable portée de Border Collies
Mais l'inquiétude du moment n'est pas là : demain, le livre indique 10h de marche jusqu'au refuge de Mariailles en passant par le Canigou. J'ai vraiment peur de cette distance, vu comme mes pieds me font mal en ce début de traversée (même si ça allait un peu mieux aujourd'hui). Je ne me prive pas de le faire entendre, ouverte à tout avis ou conseil. C'est alors que le très sympathique gardien m'annonce que son collègue, un jeune saisonnier, part demain vers le Canigou en passant par les crêtes (non balisées) du Roc Negre. Je saute alors sur l'occasion : j'avais en effet cherché un raccourci sur cette voie, mais la peur d'aller toute seule sur un itinéraire non balisé sans les indications d'un livre m'avait découragée. Je suis donc ravie, je partirai donc à 6h (gloups) et gagnerai sans doute 2h de marche sur les 10 ! Par ailleurs, je recommande chaudement le gîte de Batère, où l'équipe est vraiment adorable et où vous pourrez bénéficier d'un bain d'eau chaude en plein air !

Paysage crépuscule Pyrénées orientales
Crépuscule et pleine lune depuis les mines de Batère