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Étape 22 : L'Hospitau de Vielha - La Renclusa

"Grandiose"

Coret i Tuc de Mulleres ARP
Le Tuc de Mulleres (au centre) et le col, à droite de la "muraille"
Ce matin, c'est le moment de vérité : suis-je en état de marcher pour une étape aussi intense ? Il y a 1500m de dénivelé positif aujourd'hui. Je me sens mieux que cette nuit, mais je suis quand même flagada, barbouillée. Nous réfléchissons : déclarer forfait, ou faire cette belle mais grosse étape, avec une météo parfaite ? Je n'ai pas du tout envie de changer mes plans et de devoir revenir faire cette étape plus tard, et il est vrai que la météo semble nous dire " foncez ! ". Nous partons donc, en se laissant la possibilité de rebrousser chemin si nous n'avons pas assez de forces, de prendre un taxi et d'aller directement dans la vallée de Luchon chez notre cousine. Nous avons beaucoup à monter, et j'ai moins d'énergie que d'habitude, mais nous y allons tranquillement. La vallée est superbe, jonchée de Lys des Pyrénées et parcourue par des dizaines de martinets en pleine chasse. Au fur et à mesure, nous voyons se dessiner l'immense barrière rocheuse qui prolonge le col de Mulleres.



Nuves Besiberri ARP
Nuages lenticulaires au-dessus du massif du Besiberri
Un refuge quasi-identique à celui du Lac inférieur de la Gallina est perché sur un rocher. Nous nous retournons et apercevons de magnifiques nuages lenticulaires au-dessus du massif du Besiberri. Plus nous avançons, plus il y a de caillasse, la marche devient donc inconfortable en plus d'être sur une pente bien raide. Nous nous arrêtons manger peu après le dernier étang. Heureusement, j'ai un peu d'appétit. A l'abord du col, en pleine caillasse, je me sens un peu plus en possession de mes moyens. Nous avons déjà gravi quelques 1100m. La vue est imprenable sur la vallée de l'Hospitau de Vielha d'où nous sommes partis ce matin, ainsi que sur le massif du Besiberri, et celui d'Aigüestortes où nous nous trouvions hier. L'accès au col se fait en escaladant un peu, il faut trouver le bon chemin, et je crois que j'ai réussi sur ce point. Arrivée en haut, il faut trouver une position confortable sur cette arête étroite, et puis enfin, on peut profiter du paysage : le spectacle est magnifique ! 


 
Valle de Mulleres ARP
Un aperçu des 1100m de dénivelé déjà gravis !
Nous nous trouvons juste devant l'Aneto, point culminant de toute la chaîne ! Tout un symbole... Je suis vraiment émue à ce moment. J'en suis précisément à la moitié de ma traversée, en nombre d'étapes, mais je suis également dans le plus haut massif. En effet, rien que le col où nous nous trouvons culmine à 2969m ! Le massif de l'Aneto et de la Maladeta offre un paysage lunaire, désertique, spectaculaire. Tout a été raboté par les glaces, qui ont formé de grandes dalles sur lesquelles nous allons redescendre. Nous profitons au maximum de ce moment de contemplation. J'hésite à monter au Tuc de Mulleres, juste à côté (3010m), histoire d'ajouter un "3000" à ma collection récemment commencée. Mais nous en avons déjà fait beaucoup, et il reste encore pas mal de kilomètres, nous préférons donc ne pas traîner et repartir. Il faut à présent zigzaguer pour contourner les nombreux névés. 
  



Aneto maladeta ARP
Le roi Aneto et son glacier
Nous nous ravitaillons en eau, sans chercher à la purifier cette fois : évidemment, elle est plus que pure à cette altitude ! Alors que nous arrivons à la fin de cette zone de dalles glaciaires et apercevons un peu de verdure, un cri me fait sursauter : une marmotte se trouve juste à côte de nous. Elle m'a fait peur, avec le silence qui règne ici ! Mais soudain, je remarque autre chose : elle est accompagnée par deux petits ! Je m'émerveille devant les adorables marmottons, c'est la première fois que j'en vois. Les membres de la petite famille ne sont pas farouches et nous repartons avec de beaux clichés. Arrivés dans la partie plus verdoyante, au bord d'un étang, nous croisons un peu de monde, des pêcheurs notamment. Jusqu'ici, nous n'avions croisé qu'un groupe franchissant le col dans l'autre sens, et un homme, plus bas avant de monter au col.





Aneto Coret de Mulleres
Les dalles dans la descente du col de Mulleres
Les randonneurs sont de plus en plus nombreux, et nous approchons d'une zone touristique : le col du Toro et, plus bas, le trou du Toro. C'est un gouffre naturel dans lequel disparaissent temporairement les eaux du glacier de l'Aneto, principale source de la Garonne, selon Norbert Casteret. L'eau s'engouffre dans le sol et reste sous terre pendant 3 km. Nous traversons le Pla dels Aigualluts, parcouru par les eaux du glacier, et, arrivés au trou du Toro, devons traverser ces eaux glacées à pied pour nous rendre sur le sentier qui mène au refuge de la Renclusa. Brrr ! Il s'avère en fait que nous avons pris un sentier différent de celui indiqué par le livre, il n'était pas nécessaire de faire cette traversée rafraîchissante !

 
Mulleres
La maman ou le papa marmotte

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