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Étape 20 : Saboredo - Restanca

"Temps frisquet et contractures"

Parque Nacional Aiguëstortes San maurici Colomers Port Caldes
En se retournant vers Colomers, durant la montée au port de Caldes
Le mauvais temps d'hier soir ne s'est pas levé : nous sommes dans les nuages et il pleut légèrement. Je redoute par-dessus tout de passer un aussi mauvais moment qu'il y a trois jours, quand j'avais été trempée par les 4h de pluie orageuse. Finalement, au moment de nous aventurer sur le sentier, il ne tombe plus qu'une légère bruine. Il fait bien frais cependant (nous sommes à 2300 m). Nous croisons très tôt des randonneurs, mais également des trailers. La zone est vraiment réputée pour ses belles randonnées autour des nombreux lacs de ce massif granitique. On y trouve 9 refuges au total, si fréquentés que j'ai eu du mal à réserver, pour la première fois depuis le début de la traversée. J'ai même dû modifier légèrement les étapes. 
Nous arrivons rapidement au refuge de Colomers, que mon père connaît déjà pour avoir fait quelques jours de randonnée dans le coin avec des amis. Nous y faisons une petite pause, et prenons un selfie pour les amis en question devant le refuge, en guise de devinette de là où nous sommes.



Parque nacional Aigüestortes Port Caldes ARP
Depuis le port de Caldes
Nous prenons notre en-cas, et devons résister au regard suppliant d'un petit Border Collie, qui a dû flairer le jambon ! Nous reprenons notre marche en direction du refuge de la Restanca où nous nous arrêtons ce soir. Au bout de quelques centaines de mètres à peine, nous croisons un groupe de randonneurs, et l'une d'eux marque un arrêt et vient tout de suite vers moi, l'air ravi. Le temps d'imaginer son visage sans lunettes de soleil, je percute : c'est une des deux catalanes que j'avais rencontrées au refuge de Mariailles, à la fin de ma 5e étape (voir récit de l'étape 6) !! Ce qui est vraiment incroyable, c'est qu'elle ne fait pas du tout la traversée des Pyrénées : elle réalisait le tour du Canigou (5 jours) lorsque je l'avais rencontrée, et devait s'arrêter là. Mais elle n'avait pas eu "sa dose" de rando et avait entrepris un périple similaire : la Carros de Foc, qui consiste en un tour reliant les 9 refuges du parc national d'Aigüestortes i San Maurici.



Parque nacional Aigüestortes San Maurici ARP
Depuis le port Caldes, direction la Restanca et le Coret d'Oelhacrestada
Elle est ravie de voir que mon aventure se poursuit bien, et se régale à prolonger ses vacances de montagne. Elle respire vraiment le bonheur ! Magique montagne... Nous repartons, chacun dans notre sens, le sourire aux lèvres. Le temps s'est légèrement éclairci depuis le départ de Saboredo, à moins que ce soit le fait d'être descendus un peu... En montant au port de Caldes, une famille hollandaise nous demande son chemin. Ils ne sont pas perdus mais ont un doute car ils n'ont pas aperçu un étang qui leur servait de repère. Nous les rassurons. Ils sont extrêmement gentils, et je suis impressionnée par le nombre de langues qu'ils maîtrisent : français, espagnol, anglais, italien, et allemand. Nous avons l'embarras du choix pour communiquer, et cela donne finalement un joyeux mélange. Nous repartons, et apercevons des marmottes durant le pique-nique. Papa marche vite, mais il a des contractures. Moi aussi aujourd'hui, au niveau des ischio-jambiers. 



Restanca ARP Aigüestortes
Le lac de la Restanca
Ma mère m'avait donné quelques gélules de magnésium, j'en prends donc en espérant que ce soit la solution, et augmente mon hydratation également.  
L'arrivée au port de Caldes marque l'entrée dans la zone du parc national, et des panneaux rappellent la réglementation. En réalisant la traversée des Pyrénées et en suivant l'itinéraire associé, nous ne rentrons pas vraiment au cœur du parc, mais ne faisons que le couper dans sa partie nord. Nous serions passés plus au sud si je n'avais pas eu de problèmes de réservation de refuges. Mais notre itinéraire passe quand même dans une zone très lacustre. Ce parc est l'un des deux parc nationaux espagnols situés dans les Pyrénées. Le deuxième est celui de Posets-Maladeta, dont nous foulerons le sol après-demain. C'est là-bas que se trouve le roi de la chaîne : l'Aneto, point culminant à 3404m. 
Un joli replat nous sépare du deuxième col : le Coret d'Oelhacrestada. Puis il faut descendre dans un chaos granitique, avant de retrouver un sentier plus praticable et d'apercevoir le lac de la Restanca en contre-bas. Le refuge se situe juste au bord, sur le barrage. On aperçoit également, au-delà du lac, la vallée dans laquelle nous commencerons l'étape de demain. Le refuge est très grand, et il y a pas mal de français. Nous cherchons des partenaires de cartes, et terminons la journée sur une petite partie de tarot.

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